La quête du Masking Tape de la mémoire
Et si un rouleau de tape à peinture pouvait t’aider à lutter contre le gaspillage alimentaire ?









Tu es sûrement comme moi : toi non plus tu n’as pas de Lentille de la vérité à portée de main (pour les personnes qui n’ont pas catché la réf de la bd ci-haut, allez jouer à Zelda : The Ocarina of Time au plus sacrant svp).
Alors tu fais comment pour savoir si les aliments que tu as ouverts il y a un petit bout et qui traînent dans le fond de ton frigo sont encore bons ?
Le sniffage
Selon un récent sondage « hautement rigoureux » (que j’ai fait en story sur Instagram, abonne-toi!), vous êtes pas mal tous-tes une gang de sniffeux.
Certes, le « sniffage d’aliments » semble être une technique répandue.
Cependant, il ne s’agit pas d’une technique 100% infaillible.
Perso, ça m’est souvent arrivé (et m’arrive encore) de sniffer le dit restant, de douter de sa salubrité et de le replacer nonchalemment dans le frigo. Une solution pratique pour faire face au déni, mais peu efficace pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
En plus, je veux pas péter ta bulle, mais sache qu’un aliment impropre à la consommation peut sentir bon et avoir l’air beeeeeen chill, tel un fieffé coquin qui attend impatiemment que tu le manges pour t’envoyer passer un mauvais quart d’heure sur la bol.
Donc de simplement « sniffer » tes aliments apparaît comme une stratégie incomplète.
Le bon vieux Sharpie
J’ai commencé récemment à utiliser un sharpie pour dater mes aliments. Facile! T’ouvres un pot pour une première fois, t’écris la date dessus.
Simple, efficace. Mais pas parfait.
Sur des contenants que tu jettes au recyclage, c’est génial. Sur des contenants que tu gardes, ÇA S’EFFACE PAS cette maudite affaire-là !!
Pour les mauvaises langues qui disent que j’ai juste à utiliser un marqueur non-permanent, je réponds : c’est pas mieux, ça s’efface TROP.
Peux-tu me dire c’est quoi la date icitte??! Non tu peux pas, toute l’info est rendue sur ma main.
Le masking-tape de la mémoire
Ma mère, vétérante de la gestion du frigo, m’a toutefois apporté la solution qu’elle utilise abondamment depuis belles lurettes : un rouleau de tape à peinture. Combiné avec la puissance du sharpie, ça devient foudroyant.
La solution idéale à tous tes problèmes ?
Je ne te le cacherai pas, y’a rien de parfait dans ce bas monde.
Problème #1 : Utiliser du masking tape, ça produit des déchets.
Oui, mais pour certaines personnes (dont moi), ça permet de moins gaspiller de bouffe. Puisque le gaspillage alimentaire a un fort impact environnemental, dans mon livre à moi, ça compense la production de déchets relativement minime générés par le tape.
À toi de voir si ce compromis te convient.
Problème #2 : Ça rajoute une étape de plus.
Mais un peu comme n’importe quelle technique pour gérer tes restants, j’ai envie de dire. Pour ne pas te rajouter une charge mentale supplémentaire et pour mettre toutes les chances de ton côté si tu veux y arriver, il faut que ce soit facile à utiliser et facile d’accès.
Perso, je laisse traîner mon tape + mon sharpie dans mon tiroir de cuisine. Si tu n’as pas beaucoup d’espace, tu peux aussi opter pour un petit panier en trellis métallique aimanté sur ton frigo (que certaines personnes fancy mettaient dans leurs cases au secondaires).
Malgré tout, c’est quand même plus simple que d’essayer de te rappeler par coeur de la date de péremption de tous tes restants (je l’ai testé aussi et c’est moyen efficace).
Problème #3 : Du papier mouillé, c’est f*cking DÉGUEULASSE
Petite anecdote perso : je fais partie de ces rares personnes qui sont complètement dégoûtées par certains types de papier mouillé (j’ai vérifié sur les internets, je suis pas toute seule ça a d’l’air!). Genre ça me donne des frissons, pire que si tu glisses tes ongles sur un tableau noir. C’est donc une petite lutte constante quand je dois retirer le masking tape en faisant la vaisselle. Mais ça, c’est mon combat personnel.
Expérience terrain : Le masking tape dans la réalité
Pas obligé-e de toute dater
Depuis l’arrivée de mon tape vert dans ma vie, je date de plus en plus mes aliments périssables. Ceci étant dit, je ne date pas tout non plus. Je me concentre sur :
ceux qui ont une courte durée de conservation (je ne date pas mes pots de pickles),
ceux que je sais que je ne vais pas manger dans un court laps de temps (mon restant de pointe de tarte que je sais que je vais manger demain, je ne le date pas)
et ceux que je sais qui sont bons juste assez longtemps pour que j’oublie ça fait combien de temps qu’ils traînent dans mon frigo (RIP toutes les pintes de boissons végétales se conservant pendant deux semaines que j’ai finalement perdues parce que je ne les avais PAS datées).
Ça prend quelques connaissances au niveau de la durée de conservation des aliments.
Une fois la denrée datée, tu dois savoir quand ce n’est plus bon. Plusieurs aliments indiquent l’information sur le contenant. D’autres non. Et quand tu cuisines quelque chose, tu ne vas pas nécessairement savoir combien de temps c’est bon.
La règle d’or ici : environ 3 à 5 jours. Et si ça pue, ça goûte weird, que c’est gluteux ou moisi, là tu peux faire confiance à tes sens. C’est probablement pu bon. D’ailleurs, porte une attention particulière sur les mets contenant de la viande, ça peut passer date plus rapidement.
Si tu es geek des dates, sache que le MAPAQ a créé un outil pour t’aider dans ta prise de décision : le thermoguide+.
Ça te prend une stratégie pour gérer tes restants
Tu as beau dater de façon compulsive tous tes aliments, si tu ne sais pas quoi faire avec tes restants, tu vas finir par les laisser traîner et les gaspiller. Je le sais, ça m’est arrivé pas plus tard que la semaine passée avec de la sauce tomate (oui, j’aurais dû me faire des pâtes ou de la pizza, mais je l’ai pas fait. Que veux-tu.).
La stratégie est donc de développer tes compétences culinaires pour pouvoir mieux gérer tes restants. Facile à dire, pas facile à faire. Mais un petit pas à la fois, dis-toi que si déjà tu gères mieux tes restants, c’est déjà vraiment bon.
Instaurer de nouvelles habitudes peut prendre un certain temps
Malgré mon enthousiasme envers le masking-tape, j’oublie quand même de temps en temps de l’utiliser ou des fois j’ai vraiment juste la flemme. Et c’est carrément normal : lorsqu’on tente d’instaurer de nouvelles habitudes, ça peut prendre un certain temps d’adaptation variable d’une personne à une autre et d’une habitude à une autre.
De plus, ce n’est pas tout le monde qui fonctionne de la même façon. Va pas gosser tes colocs en les shamant de ne pas mettre du tape vert sur tous leurs contenants de bouffe. Il faut respecter que certaines personnes puissent être réticentes face à cette technique, comme me l’a fait savoir mon chum de façon semi passive-agressive quand je lui ai demandé de la tester.
Bref. Utiliser du masking tape pour lutter contre le gaspillage alimentaire, ce n’est pas une panacée, mais plutôt un truc supplémentaire à ajouter dans son coffre à outils. Teste-le si tu as envie ou oubli complètement cet article si ça ne te parle pas. Je ne t’en tiens pas rancune, promis.
Pour en savoir plus sur la conservation des aliments, tu peux aussi consulter le livre Mieux conserver ses aliments pour moins gaspiller de La foodie scientifique (Anne-Marie Desbiens, chimiste). Lien non-affilié.
Si tu struggles fort à gérer tes restants et que tu aimerais avoir des stratégies pour surmonter ça, fais-moi le savoir ici pour que je rédige un article à ce sujet!
Hésite pas à m’envoyer tes photos de tape vert sur Instagram en tagguant leclubsandwitch!